Objectifs :
L’épave de la Madrague de Giens est incontestablement un jalon historique de la recherche en archéologie navale. Pendant dix ans (de 1972 à 1982), l’équipe dirigée par P. Pomey et A. Tchernia a réalisé ce qui constituait, en France, la première fouille scientifique sous-marine à grande échelle. Située au large de la presqu’île de Giens (Hyères), l’épave, constitue un des principaux gisements sous-marin du Ier s. av. J.-C.
Les fouilles ont rapidement révélé les vestiges d’un très grand navire d’environ 35 m de longueur et 9 m de largeur. Interprété comme une unité marchande d’un tonnage considérable - 400 tonnes de port-en-lourd - le navire a coulé, pour une raison inconnue, tout en transportant une grande cargaison de vin et de céramiques à vernis noir et céramiques communes en provenance d’Italie.
Au-delà du caractère exceptionnel du gisement, les recherches archéologiques réalisées sur le site de la Madrague de Giens sont également remarquables du point de vue des techniques et méthodes employées lors de la fouille. À l’image de l’enregistrement photographique stéréoscopique mis en place de manière systématique lors de la fouille, qui n’est ni plus ni moins que l’ancêtre de la photogrammétrie numérique actuelle.
L’objectif de la reprise de ce dossier est de compléter les études de l’architecture du navire et de la composition de la cargaison afin de mener à bien une publication finale de ce site unique. Un rapport préliminaire a été publié en 1978 (A. Tchernia, P. Pomey, A. Hesnard et al., L’épave romaine de la Madrague de Giens (Var), XXXIVe supplément à Gallia, Paris, 1978) et concerne principalement la partie centrale de l’épave, suivi d’articles isolés et de publications, mais aucune monographie synthétique n’a été publiée depuis la fin des travaux sur le terrain en 1982. Le projet d’une reprise des études et de production d’une publication exhaustive a ainsi pu bénéficier d’un financement, sur trois années, de la Shelby White and Leon Levy program for Archaeological Publications de l’Université d’Harvard.
Cette étude va se baser sur diverses approches :
– Tenter de produire un nouveau calcul photogrammétrique basé sur l’ensemble des photographies stéréoscopiques prises entre 1972 et 1982.
– Reprendre, compléter (quantification et identification typologique), développer et analyser l’ensemble de la cargaison avec identification de l’ensemble des objets. Une attention toute particulière sera portée sur la distinction entre cargaison et matériel de bord.
– Dans le même temps, chaque objet sera par la suite replacé sur le modèle de l’épave et cela permettra de porter une réflexion plus générale et précise sur l’organisation de la cargaison et des espaces de vie. Cela permettra de préciser le tonnage du navire.
– Enfin, cette nouvelle étude du naufrage, 40 ans après la première publication, nous permettra de préciser le moment exact du naufrage.
Type de financement :
– Projet soutenu et financé par le Shelby White and Leon Levy program for Archaeological Publications
Durée du contrat : 2019-2022
Partenaires :
– Centre Camille Jullian - Aix-Marseille université
– DRASSM
Responsables scientifiques :
– Responsables scientifiques :Laetitia Cavassa, CCJ ; Pierre Poveda, CCJ
– Co-responsables scientifiques : Marie-Brigitte Carre, CCJ ; Patrice Pomey, CCJ ; André Tchernia, EHESS
Participants CCJ :
Laurent Borel, Vincent Dumas, Stéphanie Satre, Bruno Baudoin, Loïc Damelet, Fabienne Heullant, Blandine Nouvel, Nicolas Boichot, Lionel Roux
Participants externes :
– Claudio Capelli, Distav
– Laurent Claquin
– Daniela Peloso, Ipso Facto
Rattaché au programme :
Axe B – La mer en partage PROGRAMME 1 - Navires et navigation
En savoir plus :
– Site web du financement