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Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
Centre Camille Jullian
UMR 7299
5 rue du Château de l'Horloge
CS 90412
13097 Aix-en-Provence Cedex 2
France
+33 (0) 442 52 42 68

Accueil > Recherche > Programmation scientifique 2018-2022

Axe C - Paysages et ressources, relations homme/milieu

Responsables D. Isoardi, F. Mocci et F. Suméra

En regroupant dans un axe spécifique les deux programmes fondés sur la problématique principale de la relation Homme/milieu, nous souhaitons donner de la lisibilité à cette thématique spécifique. Il n’est évidemment pas question de l’isoler du reste des programmes dont la conception envisage toujours une approche interdisciplinaire.

PROGRAMME 1 - Techniques de la gestion de l’eau
(coordination S. Bouffier et P. Leveau)

Autour des questions liées à la gestion des ressources hydrauliques et les enjeux de sa raréfaction en Méditerranée, les mutations environnementales et des problématiques liées à la pollution et à l’exploitation des ressources en eau, le CCJ a développé dans le contrat précédent de nombreux liens qu’il entend poursuivre : avec le Pôle de Recherches Intersectorielles et Interdisciplinaires d’Aix-Marseille Université Environnement, avec les paléoenvironnementalistes du CEREGE (Centre de Recherche et d’Enseignement de Géosciences de l’Environnement), du LaMPEA (Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique) et de l’IMBE (Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie).
Par ailleurs, l’équipe cherche à pérenniser le réseau HYDRΩMED en l’élargissant au premier millénaire après J.-C. et en ouvrant d’autres partenariats internationaux (notamment avec les universités de Tübingen, Madrid, Roma la Sapienza et l’Institut
National du Patrimoine tunisien) et en orientant les thématiques selon les axes suivants :

 Eau et environnement
Les études hydrologiques destinées à faire avancer nos connaissances sur le milieu antique et ses transformations depuis le premier millénaire avant notre ère sont poursuivies à Syracuse, et développées sur le site punique de Solunte (en partenariat avec l’université de Palerme et la Surintendance archéologique de Palerme), les sites grecs de Locres (en partenariat avec l’université de Turin), et d’Apollonia d’Illyrie (en partenariat avec l’Institut Archéologique de Tirana dans le cadre de la mission franco-albanaise) et la zone littorale d’Ostie (en partenariat avec l’université de Bologne et Roma La Sapienza) ou les sites d’Afrique du nord.
Par ailleurs, en partenariat avec l’IMBE et le CEREGE, nous abordons la problématique de la pollution de l’eau et de l’hygiène dans les villes antiques, d’abord à travers les analyses d’écoulements thermaux d’exemples africains et provençaux (Arles et Aix-en-Provence), et des dépôts de concrétions hydrauliques dans les canalisations et citernes des sites étudiés (Syracuse, Solunte et Apollonia notamment).

 Fonctionnement des ouvrages hydrauliques : technologies hydrauliques
Le travail d’étude des aqueducs antiques se poursuitsur les sites d’Arles, Saintes et Syracuse tandis que l’on réfléchit sur les liens entre hygiène, salubrité et choix hydrauliques, notamment à partir des exemples des citernes/puits/adductions et
fontaines à Solunte, Apollonia ou Ostie.
Dans le cas des aqueducs d’Arles, des relevés topographiques ont précisé les pentes de conduits dont la variabilité commande le fonctionnement hydraulique. La relation ainsi établie avec la topographie locale éclaire les choix des ingénieurs et des
architectes dans le tracé de ces ouvrages. Ces expériences et savoir-faire acquis permettent de développer des échanges avec des équipes de chercheurs travaillant sur des ouvrages hydrauliques de ce type en Algérie (Annaba [Hippone]) et en Aquitaine (Saintes et Poitiers).
Deux des apports des journées d’études du programme Hydromed méritent d’être approfondis :

  • le 1er concerne la mise en évidence la diversité des modes de construction des canaux des aqueducs. Les maçonneries hydrauliques varient selon les parties du canal dans lesquelles elles sont mises en oeuvre, ainsi sur les ponts-aqueducs ou dans les canaux construits en tranchée,
  • le 2nd relève de la géoarchéologie climatique. Un des apports du précédent programme porte sur la meunerie hydraulique de Barbegal dont le fonctionnement a été précisé à partir de l’étude des dépôts carbonatés issus de l’entretien des roues durant leur fonctionnement (IIe s.). Les analyses isotopiques pratiquées sur les lamines annuelles qui les constituent ont permis aux géologues de l’Institut für Geowissenschaften de Mayence d’identifier les périodes annuelles de fonctionnement des moulins. Celle-ci est soumise à la variabilité climatique annuelle qui commande le remplissage des nappes karstiques. Cette collaboration mérite d’être développée et approfondie pour ce qu’elle apporte à la connaissance de la pluviométrie de cette région, une des deux composantes majeures du climat du Sud-Est de la Gaule, dans l’Antiquité.
    En parallèle se poursuit le travail sur les techniques provençales de captage de l’eau par des galeries hydrauliques du type « mines d’eau ».

 Le corpus des inscriptions antiques sur l’eau
Les sociétés antiques ont édicté des textes chargés de réguler l’adduction et l’utilisation de l’eau dans les villes comme à la campagne. Qu’il s’agisse de concessions à des particuliers ou à des groupes, de règlements d’hygiène, de maintenance ou d’interdiction de procéder à un certain nombre de pratiques à proximité ou à l’intérieur des installations hydrauliques, on observe un réel souci de la communauté de préserver les ressources indispensables à la population et à ses activités. L’objectif est de dresser un corpus commenté des inscriptions connues dans le monde grec et romain.

PROGRAMME 2 - De l’arc alpin au littoral : mondes ouverts, mondes clos
(coordination D. Isoardi, F. Mocci, F. Suméra)

Le programme est centré sur l’espace montagne et concerne les interactions entre les sociétés et le milieu qu’elles occupent, parcourent et exploitent, des Alpes (arc alpin) aux campagnes de l’arrière-pays méditerranéen, dans la diachronie et au travers d’une approche interdisciplinaire. Nous souhaitons dépasser une vision méditerranéo-centrée des espaces /terroirs de l’Europe occidentale au-delà d’une bande de 200 km de la côte.
Cette problématique s’appuie sur des opérations de terrain, implémentée de la reprise de l’étude de données antérieure, disposées le long du gradient altitudinal, qui part volontairement de la haute montagne alpine et corse, pour descendre vers les reliefs littoraux.

 Alpes : Sociétés, Echanges et Clivages
L’étude des aspects culturels, économiques et sociétaux s’articule autour des différentes formes d’activités anthropiques (économique, religieuse, funéraire) et de la notion de permanence, mobilité, saisonnalité de l’occupation humaine. Elle concerne les réseaux et les échanges, la perception des territorialités protohistoriques et antiques, et envisage l’importance de la culture matérielle pour l’étude de la circulation des hommes, des idées…, les échanges culturels (parures, dépôts etc.) et les aspects cultuels et funéraires.

 Pratiques agro-pastorales au travers des paysages
Pour l’étude des façons culturales/pratiques agraires spécifiques de la haute montagne (au-delà de 2200 m) nous exploitons l’interdisciplinarité archéologie – sciences de l’environnement avec de nouvelles approches (ADN sédimentaire).

 L’espace collinéen : occupation, ressources et échanges
Les espaces collinéens (en dessous de 900 m) constituent une strate altitudinale qu’il convient de mieux connaître/caractériser, car peu traitée (la « basse montagne ») : le programme s’appuie sur des actions en cours : le PCR Mourre de Sève, l’étude du Castellar et ses alentours, le PCR Archéologie environnementale sur la vallée de l’Arc, des prospections de l’arrière-pays marseillais (Verduron, Cloche, les Mayans... ) du Plateau de Valensole, de la Vallée de l’Argens.

 Le bois, de l’écofact à l’artéfact (paysage ouvert/paysage fermé)
Ce nouveau sujet étudie le bois et ses usages, en contexte rural/montagnard pour mettre en avant le matériau bois sous toutes ses formes : anthropisé, chez les archéologues, les historiens et les sociologues ; comme écofact et artéfact pour les géomorphologues, anthracologues, dendrochronologues.